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L'impact pollution sur le secteur de la construction

L'impact pollution sur le secteur de la construction
  1. Introduction

Différents secteurs économiques participent vivement au réchauffement climatique comme la mode, le transport… L’impact n’est néanmoins pas le même pour tout le monde.

Toutefois, le secteur de la construction est l’un des plus grands acteurs, avec celui de la mode, responsable de 11 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. À noter que ce chiffre ne comprend pas le transport des matières premières.

Outre les différences par secteur, on retrouve aussi des dissemblances au niveau mondial, mais aussi au niveau européen et même au niveau national.

L’impact est plus important dans les pays en voie de développement que dans ceux déjà bien avancés au niveau urbanistique (exemple : Chine 16 % VS Europe 9 %). L’Europe pourrait se faire passer pour un bon élève, mais la plupart des bâtiments sont âgés et donc très énergivores.

Quelques chiffres pour mieux comprendre l’impact du secteur de la construction sur l’environnement, au niveau européen :

  • 5 % de déchets produits
  • 33 % de consommation des ressources naturelles (ces 2 premiers points représentent déjà 40 % de la consommation d’énergie)
  • 36 % des émissions de CO2
  • 16 % de consommation d’eau

Le principal problème de la Belgique est la vétusté de son parc immobilier. En effet, 75% des constructions actuelles sont antérieures à 1981. La durabilité de celles-ci va donc devoir faire l’objet de travaux de rénovation nécessaires pour réduire la consommation d’énergie, source de dégagement de CO2 (entre 60 % et 70 % à Bruxelles)

 

 

  1. La source de la pollution

Outre le fait que l’urbanisation empiète royalement sur des milieux naturels, que l’on retrouve souvent sous la dénomination « artificialisation des sols », entrainant de pertes de couloirs de transitions écologiques pour les insectes et les végétaux, les matériaux utilisés ont aussi un impact non négligeable, tout en comprenant l’énergie utilisée pour la fabrication des produits. Surtout au niveau de la fabrication de ceux-ci vu l’énergie qui est utilisée et donc le rejet de CO2 qui en découle. Une exception : le ciment qui a réparti sa pollution environnementale en 50 % du processus chimique de création et 50 % de l’apport très important en besoin calorifique pour alimenter les fours, par exemple. Il est, à lui seul, responsable de 7 % des émissions mondiales.

Il est plus qu’évident que la diminution des émissions de carbone viendra de l’utilisation de matériaux biosourcés ou du bois.

Il a été indiqué, précédemment, que les gaz à effet de serre étaient produits par des pays en développement d’urbanisation. Malheureusement, les pays développés ne sont pas en reste, vu qu’ils pratiquent l’art de la démolition à des fins économiques et non parce que les bâtiments sont en fin de leur cycle de vie. Vu l’absence de planification ou de réglementation, les promoteurs vont, dès lors, privilégier l’aspect financier au détriment de l’aspect environnemental et donc, privilégier la démolition à la rénovation.

Une rénovation intense génère 150kg de CO2 soit l’équivalent d’une nouvelle construction avec des produits biosourcés.

Une nouvelle construction traditionnelle génère 450kg de CO2.

 

 

  1. Réglementations et normes

 

Au niveau européen

1 ° La directive européenne de 2002 sur la performance énergétique des bâtiments, ratifiée en 2006 par tous les États membres. Il s’agit d’un bon début, mais insuffisante, car elle ne prenait en compte que le CO2 produit par les nouveaux bâtiments. Or avec 1 % des bâtiments remplacés par an, en Europe, c’est très lent.

2 ° 2011 et 2012 arrivent enfin à des normes sur le cycle de vie des produits et matériaux, mais aussi des bâtiments et des travaux de construction. Comme une norme ne couvre pas un caractère obligatoire, elle est très rarement respectée.

 

Au niveau national

  • Les Pays-Bas ont converti la norme 2011-2012 en caractère plus officiel, elle est donc maintenant réglementée.
  • La Suède a augmenté, pour 2022, son niveau d’exigence par rapport aux mesures de carbone.
  • D’autres pays européens commencent à réfléchir à la question.

 

Qu’en est-il de la Belgique ?

Ne nous voilons pas la face, sans la crise pétrolière des années 70, il n’y aurait pas eu de conscientisation au sujet de l’isolation des maisons et bâtiments (introduction du double vitrage…). Et ce phénomène se reproduit, actuellement, à cause de la nouvelle crise énergétique qui nous frappe à plein fouet.

Comme nous sommes le pays du surréalisme, il fallait que l’on assure le respect de cette tradition. Des normes ont été mises en place en 1980, avant l’Europe. Toutefois, ce n’est qu’en 2006 que cela a vraiment décollé avec la mise en place du PEB via donc une réglementation énergétique.

Mais ne soyons pas trop sarcastiques et reconnaissons quand même que depuis, nous avons très bien évolué. En effet, il existe l’objectif 2050 et la généralisation du label PEB A pour 2050.

 

  1. En route vers la sobriété énergétique

La règle de base de la sobriété énergétique dans le domaine de la construction est la diminution de la consommation des énergies. Celle-ci s’obtient sur base de changement de nos habitudes, de nos modes de vie. Pour cela, il est important de mettre en place des plans d’action à tous les niveaux.

Afin d’être certain de pouvoir agir dans la globalité, il faut analyser le cycle de vie des produits, c’est-à-dire de son état naturel, en passant par la transformation, son utilisation et sa possibilité de recyclage en fin de vie.

Cette sobriété énergétique se travaille aussi bien lors de la construction ou de la rénovation, mais aussi à la démolition.

Avant d’aborder les éléments sur lesquels agir pour arriver à cette belle sobriété énergétique, il est important de faire une distinction importante :

                - Eco-matériau : origine naturelle, recyclable, pas de COV (Composés Organiques Volatils), durable et recyclable.

                - Biosourcé : origine végétale ou animale exclusivement. Produit via le système de biomasse, c’est-à-dire qui n’intègre que des matières biologiques et dès lors aucun usage d’énergies fossiles.

 

Afin d’arriver au mieux à l’objectif déterminé, le travail doit se faire sur une vue en 360 ° et non uniquement sur un seul élément :

 

1 ° Les matériaux naturels

2 ° L’énergie

3 ° Les déchets

4 ° Les sols et l’eau

5 ° La biodiversité et les paysages

6 ° Les poussières et nuisances sonores

 

  1. Les matériaux naturels

 

   a) Le ciment

Le ciment est l’élément le plus polluant étant donné qu’il représente à lui seul 7 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Celui-ci est utilisé pour faire du béton. Il existe sur le marché du ciment à faible rejet (ils utilisent l’activation à froid ce qui permet de diviser par 10 les émissions de CO2).

 

   b) Isolation thermique

Le parc immobilier belge est vieillissant tout en étant une source énergivore importante, il y a donc une importance à bien choisir les isolants que l’on va utiliser.

L’isolation vous permet d’éviter les pertes de chaleur en hiver, mais aussi, et c’est assez peu connu, à conserver de la fraicheur en été et donc éviter de faire tourner les appareils du type « airs conditionnés », qui représentent une source énergivore énorme.

Isoler avec des produits non naturels, c’est déjà bien, cependant ce n’est pas assez suffisant pour réduire l’impact de la pollution énergétique du secteur de la construction.

D'autant plus qu'il existe sur le marché, des isolants naturels de très bonne qualité et recyclables. Ce type de produit incorpore parfaitement ce qui est recherché au niveau du cycle de vie. La plupart proviennent de fibres végétales, animales ou organiques.

On peut citer la laine de mouton, la laine de chanvre et la ouate de cellulose.

 

  1. Des logiciels d’écoconception

Il s’agit d’un outil qui permet de déterminer les axes à suivre pour fournir le meilleur impact positif sur la performance environnementale.

 

  1. Économie circulaire

Elle consiste à réutiliser des matériaux recyclables avec l’avantage énorme de ne pas avoir à fabriquer de nouveaux matériaux entrainant une dépense énergétique inutile.

Son inconvénient est le prix d’achat, actuellement plus couteux. Néanmoins, grâce à la réglementation imposant la diminution des émissions de carbone, ce type de recyclage prendra de plus en plus d’importance.

 

  1. Les peintures biologiques et écologiques

Afin d'amener une alternative à la peinture existante vous pouvez vous tourner vers les peintures d’origine végétale et/ou minérale.

Le gros atout de ce type de peintures est qu’elles n’émettent aucun COV (Composés Organiques Volatiles), sources de maladies et d’infections pulmonaires.

De plus, la facilité d’application et le rendu sont tout aussi performants qu’une peinture ordinaire.

 

  1. Protection et décoration des murs

Outre les peintures, d’autres éléments naturels peuvent être utilisés pour les murs intérieurs. Il existe entre autres :

  • La chaux
  • L’argile
  • Le liège expansé : c’est la résine qui en chauffant, joue le rôle de colle

 

  1. Carrelage écologique

De sa conception à son utilisation, le carrelage n’est pas vraiment l’exemple à suivre au niveau environnemental. En effet, la destruction du paysage et des sous-sols, les déchets lors de sa fabrication, en passant par la quantité importante d’énergie nécessaire lors de sa cuisson, sans oublier le transport : il était plus qu’important que ce secteur réagisse.

À la suite de la conscientisation du secteur, on retrouve maintenant sur le marché des carrelages écolabel :

  • Suppression du plomb, cadmium et de l’antimoine
  • Respect plus strict du cycle de vie et surtout le recyclage des déchets en les introduisant, à nouveau, dans la chaine de fabrication.
  • Contrôle plus strict par des laboratoires des rejets de fluor, dioxyde de soufre et oxydes d’azote
  • Réduction drastique de la consommation d’énergie, en recyclant l’eau utilisée.

 

  1. Bloque en béton écologique

Le principal souci du bloc en béton est l’utilisation du ciment et ses conséquences désastreuses sur l’environnement.

Heureusement, il existe des alternatives qui permettent notamment de passer outre de la phase de cuisson, qui est la plus mauvaise dans le cycle de vie du produit.

On peut retrouver sur le marché des blocs en pierre de roche de lave, en granulats silicocalcaires…

Outre ce bienfait au niveau de la fabrication, il ne faut pas négliger l’aspect thermique très avantageux qui permet de réduire la consommation d’énergie et donc assurer un meilleur bien être à la planète.

 

   11. Briques écologiques

La brique est l’élément principal employé dans le secteur de la construction. Son principal problème provient lors de la phase de fabrication vu qu’elle peut engendrer plus de 45 millions de tonnes de cendres, sans compter les particules en suspension dans l’air.

Par chance, il existe sur le marché, une multitude de possibilités pour éviter d’utiliser la brique traditionnelle avec un résultat identique, en termes de durée de vie, de solidité et de résistance. Et ce n’est pas le choix qui manque (brique de cendres de charbon, de chanvre et de paille, de terre ou de sable compressé, en plastique recyclé) !

 

   12. L’énergie

Ce travail s’effectue sur 2 axes : les couts énergétiques sur chantier et les couts énergétiques lors de la production.Sur les chantiers, cela peut passer par une meilleure gestion des transports et l’usage de matériaux de basse consommation d’énergie fossile.Lors de la production, des rejets de production peuvent être utilisés pour le chauffage, pour remplacer les sources d’énergies polluantes, pour l’installation de panneaux solaires et la récupération des eaux de pluie.

 

   13. Les déchets

Le tri des déchets devient essentiel pour les entreprises. Ici aussi, il est important de faire une distinction : les déchets de consommation et les déchets de production. Les déchets de consommation, propres à l’entreprise, doivent faire l’objet d’un tri. De un, afin de respecter la loi et de deux pour diminuer le coût de ceux-ci Les déchets de production, que ce soit sur chantier ou sur la ligne de production, doivent faire l’objet d’un recyclage, soit avec un retour dans la chaîne de production, soit en respectant la réglementation en cours en les déposant au parc à recyclage et non les enfuir sous terre.

 

   14. Les sols et l’eau

La récupération des eaux de pluie et l’incorporation de celle-ci dans la ligne de production ou pour l’usage du personnel deviennent presque impératives pour les entreprises. Pour la protection des sols et des rivières, les sociétés sont obligées de mettre en place des systèmes de dépollution. Comme dans la prévention, des mesures et contrôles doivent être mis en place.

 

   15. La biodiversité et les paysages

La détérioration du paysage doit être maitrisée soit en créant des espaces protégés, soit en appliquant le principe de gestion durable, par exemple une gestion durable des forêts en replantant.

 

 

   16. Les poussières et nuisances sonores

Pour ce point, les sociétés doivent investir dans de nouveaux équipements plus performants en termes de sonorité et de propreté.

 

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